Monsieur Antoine Arnault, Responsable de la Communication et de l’Image du groupe LVMH annonçait sur Radio Classique le 13 septembre dernier avec fierté, que le groupe employait 92 % de CDI. Il oubliait de signaler que les 8 % restants sont des emplois précaires (intérimaires, CDD, contrats courts etc.).
Chez Parfums Christian Dior, et plus particulièrement sur son site de Saint-Jean-De-Braye (Loiret), ces emplois précaires oscillent entre 25 % et 40 % de l’effectif global. Tous les postes de la supply chain (fabrication, conditionnement, production et expédition) sont impactés.

Sur ce site qui assure la production mondiale de la maison de luxe, un document fourni par la Direction en septembre 2018 indique clairement que 217 postes (équivalents temps plein) sont en permanence occupés par des intérimaires. Ce recours abusif à l’intérim se cumule avec des heures supplémentaires en progression de 50 % entre 2016 et 2018, dont + 55 % pour la supply chain.
Cette situation engendre une forte dégradation des conditions de travail des équipes en place : turnover et formation permanente des intérimaires, surcharge des fonctions support et de la hiérarchie intermédiaire. La fatigue du personnel est palpable.

Les objectifs de l’entreprise sont atteints voire dépassés, mais à quel prix pour le personnel !

 

Si la CFE-CGC ne s’oppose pas à l’utilisation d’intérimaires lorsque celle-ci est dans le cadre de la loi, elle ne soutiendra jamais le recours aux emplois précaires sur des postes permanents. Les élus CFE-CGC sont à l’origine d’un courrier d’avocat adressé à la Direction Parfums Christian Dior en septembre 2018 pour alerter sur cette pratique que nous considérons comme illégale. Par ailleurs, les élus de sociétés en concurrence directe avec Parfums Christian Dior ont réagi à un niveau de précarité bien moindre.

La Direction de Parfums Christian Dior a engagé la négociation d’un accord sur l’emploi jugé par les élus CFE-CGC insuffisant et déconnecté au regard des objectifs ambitieux de la société. Même si cet accord promet de recruter un certain nombre de CDI, il ne résoudra pas entièrement la situation du recours à la précarité. Pour autant, les élus restent disposés à échanger avec la Direction.

A l’heure où la taxation des contrats courts est un des enjeux de la négociation sur l’assurance-chômage, les élus d’une entreprise plus que florissante s’érigent contre le recours abusif aux emplois précaires.