Un mois après la levée de la grève à Lubrizol Rouen et Oudalle et la signature d'un accord, la direction de la société a annoncé aux salariés, ce lundi 5 mai 2025, complètement renoncer à son projet de réorganisation des activités sur les deux sites seinomarins. Autrement dit, le PSE est stoppé.

C'est une nouvelle qui devrait soulager les salariés des sites Lubrizol de Rouen et du Havre, à Oudalle : le plan de restructuration des activités annoncé par la direction et qui avait conduit les salariés à se mettre en grève à plusieurs reprises entre le 17 février et le 4 avril dernier, a été officiellement abandonné. Les syndicats en ont été notifiés à l'issue d'un CSE central extraordinaire.

Un contexte économique "extrêmement instable"

Dans un communiqué, la direction précise que "depuis l'annonce de ce projet, le contexte international des chaînes d'approvisionnement a considérablement évolué dans un environnement macroéconomique incertain", "avec des pressions accrues sur les coûts et sur la disponibilité des matières premières", qui impactent "significativement toute l'industrie chimique et ses clients".

L'abandon du projet de restructuration des activités doit permettre "de concentrer les efforts collectifs de l'entreprise sur la gestion de cet environnement externe" et de "sécuriser l'approvisionnement (des) clients", explique dans le même communiqué Fabrice Jerineck, directeur des opérations pour les activités Lubrizol additifs pour la région EMEAI (Europe, Moyen-Orient, Afrique et Inde).

"La problématique de baisse des volumes de production et de surcapacité sur les deux sites reste une réalité, mais nous espérons qu’en travaillant à retrouver un environnement de travail productif, nous serons en mesure de faire face à ces enjeux externes."
Nicolas Adam, directeur général de Lubrizol France et directeur du site du Havre dans un communiqué

 Ce lundi, au micro de France 3 Normandie, Fabrice Jerineck détaille : "Les contextes économiques et géopolitiques ont évolué extrêmement rapidement ces dernières semaines. Des discussions sont en cours, notamment concernant les tarifs douaniers. Elles rebattent les cartes : dans ces contextes, Lubrizol a besoin de sécuriser ses approvisionnements, c'est pourquoi on a décidé de garder toutes les options disponibles sur la table et de stopper ce plan social."

"Ce n'est pas repartir à zéro, poursuit-il. Dans un contexte extrêmement instable, avec zéro visibilité, notre objectif est de rester agile et flexible, et c'est pour ça qu'on a besoin de toutes nos options. La réalité reste présente, on doit continuer à se battre pour améliorer la productivité de nos unités en France, le challenge reste présent, mais la façon dont on va y faire face a évolué."

La centaine d'emplois menacée finalement conservée, un "répit" pour les syndicats

Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) visant les deux sites de Rouen et du Havre avait été annoncé, rappelle la direction, "à la suite de la baisse de la demande sur le marché européen des additifs qui avait entraîné une baisse des volumes de production de Lubrizol France de plus de 30 %". Il impliquait au départ la suppression de 175 postes (dont 140 sur le seul site de Rouen).

Si le déclenchement de plusieurs mouvements de grève avait permis de diminuer le nombre d'emplois menacés, passant de 175 à 106, les syndicats s'inquiétaient tout de même des conséquences du PSE pour les salariés mais aussi pour une partie des sous-traitants de Lubrizol. Aujourd'hui, partenaires sociaux et salariés oscillent donc entre soulagement, méfiance et pragmatisme :

"Ni les élus ni les salariés n'ont sabré le champagne. C'est un sentiment bizarre. La bonne nouvelle, c'est que 106 familles ne seront pas dans le pétrin. Par contre, les raisons qui nous sont fournies ne nous permettent pas de comprendre. Comme la direction nous ment depuis deux ans, aujourd'hui, les salariés n'ont plus confiance."
Francis Malandain, délégué syndical CFE CGC Lubrizol à France 3 Normandie

"On est surpris, cela fait des mois que l'on travaille sur ce PSE, note Francis Malandain, délégué syndical CFE CGC Lubrizol. On a demandé à comprendre ce qu'il y avait derrière, c'est resté un peu évasif. La seule chose qui n'est pas restée évasive, c'est qu'il fallait de toute façon qu'on trouve des moyens de baisser nos coûts pour pouvoir continuer à produire en France."

"L'immédiateté, c'est qu'il faut avoir des points pour satisfaire nos clients partout dans le monde et en Europe et donc ne rien supprimer aujourd'hui pour être sûrs de pouvoir le faire. Moi, je considère qu'on a un répit", souligne Francis Malandain. S'interrogeant : "Est-ce que c'est un vrai répit, est-ce que l'on va avoir deux à trois ans pour nous donner la chance de baisser nos coûts, d'être compétitifs, ou est-ce un répit de façade ?"

Source : france3-regions.francetvinfo.fr

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