Les élus du Comité d'Entreprise Européen du groupe RIO TINTO réunis le 17 novembre 2011 ont entendu la direction générale annoncer sa décision de fermer l'usine d'Electrolyse de Lynemouth (515 personnes) en Angleterre.

Les élus du CEE affirment que l'excuse de l'augmentation à venir des taxes pesant sur l'activité (plus 100 millions d'euros en 2015) est irrecevable. Il n'existe qu'un seul motif à la fermeture du site de Lynemouth, c'est la course hystérique à la maximisation du profit.

Hugo BAGUE, DRH groupe monde de RIO TINTO a présenté la seule ligne qui guide la marche des dirigeants du groupe : Ne garder que les activités ou les sites générant 40 % de marge sur chiffre d'affaire (EBITDA). Une autre façon de dire que l'industrie n'a plus sa place en Europe face à la cupidité sans limite des dirigeants de ces grandes multinationales dont le seul but désormais est la captation de la rente et la destruction du capital.

En effet, depuis plusieurs années, les sites industriels en Europe ne reçoivent pas les dotations en investissement nécessaires au maintien de leurs performances opérationnelles, alors même que les résultats dégagés sont, dans l'aluminium (RTA), supérieurs à la moyenne des résultats mondiaux. C'est ainsi que le personnel est convié à subir les dysfonctionnements et les pannes qui en résultent et à supporter la pression des réorganisations et de la régression sociale imposées par la direction.

Et pourtant, ils en avaient fait des « efforts » Les salariés de l'électrolyse de Lynemouth. Classés souvent comme les « meilleurs élèves » des cours de maintien professés par les gourous de RIO TINTO, ils attendent aujourd'hui qu'on leur dise dans quelles conditions les dirigeants du groupe vont les jeter.

Et pendant ce temps la seule chose qui compte dans les décisions à prendre désormais dans le monde industriel, le cours de l'action RIO TINTO se porte bien et avec lui la rémunération de ses dirigeants.

Les élus du CEE RIO TINTO réaffirment leur totale opposition à cette politique de gestion exclusivement financière qui détruit les emplois et jette des milliers de personnes dans la précarité. Ils assurent de leur soutien les salariés de l'usine de Lynemouth et se déclarent mobilisés pour leurs industries et les salariés et prestataires qui, avec leur famille, en vivent.

L'industrie européenne a traversé le vingtième siècle grâce au travail d'hommes et de femmes qui se sont investis dans l'excellence opérationnelle. C'est une volonté partagée des communautés qui a accompagné ce développement. Face à l'état de catastrophe humaine dans lequel la financiarisation sans contrôle a fait basculer notre continent, il est impératif de considérer que d'autres choix sont possibles. Il est urgent de mettre en œuvre une véritable politique industrielle garante de notre développement, de notre indépendance pour assurer notre avenir et celui de nos enfants.