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À quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024, le président de l'Agefiph, Christophe Roth, explique comment bien intégrer les personnes en situation de handicap en entreprise, afin d'aller collectivement vers une société plus inclusive.
Des para-athlètes se sont insurgés contre l’étiquette de « super-héros » qui leur est souvent accolée. « Personne n’a parlé de super-héros pour évoquer Teddy Riner et Léon Marchand », a pesté Michael Jeremiasz, champion paralympique de tennis en double, mardi 27 août, tandis que Sofiane Mehiaou, membre de l’équipe de France de basket fauteuil, lançait quelques jours plus tôt : « Faut vraiment que tu (Teddy Riner, ndlr) arrêtes de parler de nous de cette manière, tu ne nous aides pas ! On est ni à plaindre, ni à valoriser. »
Les qualifications faites de diminutifs, ou, au contraire, de superlatifs, véhiculent un imaginaire erroné autour des personnes handicapées. « Cela leur porte préjudice, y compris dans la sphère professionnelle, affirme Christophe Roth, président de l’Agefiph (association d’aide à l’emploi des personnes handicapées) et Secrétaire national accessibilité et égalité des chances à la CFE-CGC. Certes, elles accomplissent des exploits extraordinaires, mais l’image du héros continue de les mettre en dehors des organisations, d’en faire des personnes différentes des autres. Alors qu’elles n’aspirent justement qu’à trouver leur juste place dans la société, en étant considérées comme des personnes ordinaires.
Lutter contre les préjugés
Aussi, en entreprise, le dirigeant préconise de lutter contres les idées préconçues. Et ce, dès le recrutement. Il s’agit « de changer le regard porté sur les personnes en situation de handicap, d’aller au-delà des apparences. Nous pensons que leur physique va entraîner une sous-performance au travail, mais c’est une erreur. Ces personnes ont un mental très fort, parfois similaire à celui de sportifs de haut niveau. Elles sont combatives et ingénieuses. Ce sont des travailleurs acharnés, qui ont une bonne hygiène de vie. Comme tout un chacun, ils ont des connaissances et des compétences intéressantes pour une organisation. »
Christophe Roth attire également l’attention sur l’invisibilité des maladies chroniques ou des troubles cognitifs, psychiques, et sensoriels, qui représentent 80 % des handicaps, soit 9 millions de personnes en France, selon l’APF France Handicap. « Ces handicaps invisibles sont encore plus difficiles à appréhender, voire sont associés à de la dangerosité. Les troubles mentaux, en particulier, suscitent des craintes. »
Après l’intégration de personnes en situation de handicap au sein des entreprises, poursuit le président de l’Agefiph, les managers ont la possibilité de « faciliter leur parcours professionnel ». Afin de rendre cette démarche subtile et efficace, il est préférable qu’ils y soient formés, car « personne ne peut vraiment s’imaginer les obstacles qu’elles rencontrent au quotidien », ajoute-t-il. Les managers peuvent alors aménager le temps, l’organisation ou encore l’espace de travail des personnes en situation de handicap.
Exprimer ses besoins
Et pour que cette personnalisation du travail se passe au mieux, « la personne handicapée doit apprendre à verbaliser ses besoins auprès de son manager, mais aussi du collectif, recommande le dirigeant. Si des avantages sont octroyés à cette personne, comme arriver plus tard le matin ou partir plus tôt le soir, alors cela doit être expliqué aux autres membres de l’équipe. Sinon, ils auront un sentiment d’injustice, voire de jalousie. Ils ne comprendront pas ce traitement de faveur. » Selon lui, les équipes doivent donc également être sensibilisées aux enjeux autour du handicap : « Cela leur permettra d’accueillir et de collaborer avec ces personnes en bonne intelligence, avec une ouverture d’esprit. »
Depuis quelques années déjà, l’insertion des personnes en situation de handicap sur le marché du travail « s’améliore », se réjouit Christophe Roth. Le taux du chômage est en effet passé de 19 % à 12 % en 2022, d’après la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES). Mais, « du chemin reste à parcourir », dit-il, car le handicap demeure la seconde cause de discrimination (56 %), juste après la couleur de peau (58 %), et devant le genre (46 %), l’orientation sexuelle (40 %), l’âge (35 %), et la religion (34 %), rapporte le dernier Baromètre du Défenseur des Droits, publié en décembre 2023.
Source : courriercadres.com
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Coordinatrice du service après-vente au sein du fabricant de moteurs Baudouin, déléguée nationale emploi et formation à la Fédération Métallurgie CFE-CGC, créatrice de vêtements sur son temps libre : Marguerite M’Balla se définit comme une « pile électrique ».
« Il faut toujours pousser les portes. Si on part en se disant qu’on ne va pas y arriver, en effet, on ne parviendra à rien. » Le parcours de Marguerite M’Balla illustre à lui seul cette conviction qu’elle porte en elle depuis toujours. Femme, de couleur, belle et parfois jugée seulement sur son apparence, elle a bataillé pour se faire une place dans le monde de l’entreprise et la société de façon générale.
Son premier combat, elle le mène contre les déterminismes sociaux et géographiques. « Toute petite déjà, j’étais intenable. J’ai toujours voulu être libre, indépendante. » Sa famille est plutôt bien installée au Cameroun et vit dans des conditions correctes. Elle dit de sa mère qu’elle est une femme attachée aux traditions. Marguerite est l’aînée de 4 enfants. Or, une première née de la fratrie d’une famille aux valeurs profondes comme la sienne n’a aucune raison de quitter son pays ou son continent. Rien n’y fait. Marguerite fait sa valise. Elle arrive seule en France, à Marseille, à 20 ans, en 1999. Sans diplôme, avec une vision idéalisée de l’Europe où elle pense poursuivre une carrière de mannequin, après avoir déjà plusieurs fois défilé en Afrique. Elle déchante vite. On lui en demande toujours plus, ou plutôt moins, parce que peser à peine plus de 50 kilos pour 1,73m c’est encore être grosse.
Lui reviennent alors en boomerang des phrases entendues dans son enfance. Dans la bouche de certains membres de la famille, qui associaient les belles femmes au vide intellectuel ; et d’autres l’invitant à exercer « un vrai métier » plutôt que de rester dans la mode.
La jeune femme opère donc un virage à 180 degrés. Sa vie ne sera décidément pas cousue de fil blanc. Elle peine à trouver sa voie. Secrétaire ? Pourquoi pas. « Je les percevais comme bien sapées, mais c’était une vison un peu minimaliste. »
De langue paternelle anglaise, elle qui parlait alors Français mais ne savait pas l’écrire entame des études qui vont jalonner plus de dix ans de sa vie. « J’étais assoiffée de connaissances, alors je me suis dit que j’allais profiter de cette belle opportunité de la gratuité des études en France pour aller le plus haut que je peux et aussi prouver que la beauté physique s’associe très bien à l’intelligence. Comme je m’ennuie vite, dès que j’avais le sentiment d’être dans une monotonie, je reprenais des études. » De secrétariat d’abord, sans grande conviction au début, juste afin de joindre l’utile à l’agréable. Elle valide un BEP, un bac pro, puis un BTS d’assistante de direction décroché en 2008 en alternance au sein de l’entreprise Baudouin (encadré ci-contre), qu’elle intègre en 2006. En 2014, un master en développement commercial couronne l’édifice.
Malgré tout, et bien que fidèle à son entreprise, dont elle dit que chacune a vu grandir l’autre, elle peine à occuper la place qu’elle estime être la sienne. « J’aime toucher les matières, j’aurais voulu être technicienne. Mais je me suis entendue répondre qu’on ne me voyait pas les mains dans le cambouis. J’ai souri à cette remarque mais en réalité, ce sont des remarques sexistes. Dans la métallurgie, les femmes sont trop souvent cantonnées aux métiers du tertiaire. » Autre difficulté : l’accès au statut de cadre. « On me disait toujours que je n’avais pas le bon diplôme mais même avec un master en poche, j’ai encore attendu plusieurs années ! » Jusqu’en 2019, précisément.
Elle occupe aujourd’hui son temps de travail pour moitié au service après-vente (une dizaine de techniciens) de son entreprise et pour moitié au sein de la fédération CFE-CGC de la Métallurgie. Elle tient à cette double appartenance qui, à ses yeux, permet de mieux négocier en connaissance de cause au niveau national.
Actuelle déléguée nationale fédérale au pôle emploi et formation, son parcours syndical, lui aussi, a nécessité qu’elle affiche sa volonté de contribuer à l’action collective. « Le délégué CFE-CGC de mon entreprise était dans le bureau en face du mien. Il constituait sa liste et n’en parlait qu’avec des hommes. Je suis allée lui demander si c’était seulement une histoire d’hommes. Il s’est montré surpris que ça m’intéresse. Il peinait à trouver le nombre de candidats nécessaires. Il m’a mise sur sa liste. » Et la voici déléguée du personnel pour la première fois, en 2009. Longtemps la seule femme, elle se réjouit qu’en 2023, aux dernières élections, la parité ait été atteinte dans le collège cadres d’élus.
Militante des droits des femmes dans la métallurgie
Mais le nombre ne résout pas tout. Encore faut-il que la parole des femmes soit réellement entendue. Elle participe donc aux Elles de la Métallurgie CFE-CGC, un groupe créé en 2019. Au départ, cela rassemble des secrétaires de comités sociaux et économiques (CSE) pour leur permettre de partager de bonnes pratiques en entreprise. Un groupe WhatsApp, un séminaire annuel et autant d’occasions de se soutenir et de progresser. « Je crois beaucoup à l’ambition des femmes et à leur place dans la métallurgie. » Au point de s’attacher à terminer, le jour où on la rencontre, un guide pour rassembler des outils dédiés aux militantes et afin d’attirer toujours plus de femmes vers la métallurgie. Elle-même ne manque pas une occasion de s’investir dans des instances régionales, en particulier celles en lien avec la formation professionnelle, un sujet qui l’intéresse beaucoup.
Son domicile à Marseille, l’entreprise située à Cassis, environ 3 allers-retours par mois à Paris, mère d’un adolescent de 13 ans : Marguerite M’Balla reconnaît être « une pile qui déborde d’énergie ». Inutile donc de l’imaginer s’adonner au farniente sur son temps de loisir. « J’ai une âme d’artiste et Marseille m’inspire beaucoup. » Elle dessine des vêtements et des accessoires de mode, commercialisés sur le site Internet de sa micro-entreprise (secretsdemag.fr) et sur des salons de créateurs.
Cadre, syndicaliste, artiste. Aujourd’hui, Marguerite M’Balla se sent bien dans sa vie. Elle ne s’interdit pas pour autant, plus tard, de se lancer de nouveaux défis professionnels. Elle confesse notamment un intérêt pour le droit. Et quoi qu’il arrive, elle veut toujours prendre l’existence du bon côté. Même lorsqu’elle affronte le racisme : « C’est le fruit de l’ignorance. » Elle est sûre d’une chose : « Le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis. Les seules limites dans la vie sont celles qu’on se fixe soi-même. »
Source : Confédération CFE-CGC
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Le syndicat UT CFE-CGC NC, qui a tenu une conférence de presse, ce lundi 22 juillet, propose un train de réformes. Des solutions pour engranger des recettes et ainsi remettre les finances du Caillou sur pied : des jetons de présence pour les élus, une mutualisation des moyens de la fonction publique ou encore un impôt minimal pour tous. Mais pour cela, les représentants syndicaux veulent que les élus prennent des décisions, qu’ils tranchent. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Le gouvernement avait annoncé faire des économies en « ponctionnant uniquement la seule fonction publique et ces agents », rappellent les représentants syndicaux de l’union territoriale CFE-CGT NC, en conférence de presse lundi 22 juillet. En réponse, le syndicat a lancé un sondage et demandé à ses 3 000 adhérents et sympathisants des pistes pour réaliser des économies. « Les agents ont été prolifiques et l’ensemble des propositions a été relevé et nous les avons transmises à nos élus », précisent les représentants.
De nombreux travaux réalisés sans résultats
Les pistes sont donc nombreuses, mais ce qui ressort surtout, c’est que la CFE-CGT a travaillé sur tous les dossiers bien avant la crise actuelle (réforme du Ruamm, de la caisse locale de retraite, etc.) qu’elle a participé à toutes les assises, les tables rondes, et que toutes ces discussions n’ont mené à rien. Un message global est donc passé autour de la table de la conférence de presse : « nous voulons que nos élus prennent des décisions, qu’ils arrêtent leurs guéguerres, qu’ils tranchent », affirme le secrétaire général, Christophe Dabin.
Exemplarité des élus
Dans les mesures proposées, la première à être présentée est « l’exemplarité des élus ». Un point qui va de la transparence à la diminution et la rationalisation des collaborateurs, en passant par des retenues financières en cas de non-présence des élus en assemblée ou en commission. « Aller jusqu’à mettre en place un système de jeton de présence, l’élu est rémunéré en fonction de sa présence. On a assisté à suffisamment de réunions pour observer que dans nombre de commissions, tous les élus ne sont pas là » constate Christophe Coulson, président du syndicat.
Trouver des recettes pour financer les mesures sociales
Autre grand thème : les réformes sociales. Le mot réforme revient souvent chez les représentants de la CFE-CGT NC, insistant sur le fait que nombre de travaux ont été réalisés afin de réformer le système social, et que rien n’a été fait. « Un certain nombre de dépenses sociales ont été mises en place pour lesquelles il n’y avait aucune recette et elles n’existent toujours pas aujourd’hui. La réforme du Ruamm n’a toujours pas été votée, nos élus vont devoir prendre les choses en main », estime Christophe Dabin, secrétaire général.
Quelques idées ont donc été présentées comme mettre en place une taxe générale sur la consommation dédiée au social, réformer les dépenses de solidarité « tout en restant solidaire », ou encore instaurer un jour de carence dans la fonction publique territoriale.
Mutualiser les moyens dans la fonction publique
La fiscalité a elle aussi son train de propositions, comme instaurer un impôt minimal payable par tous, taxer les bénéfices des banques et des assurances « tout ce qui sort du territoire » précise Fabienne Kadooka, trésorière du syndicat. Puis Cédrik Sangarné, secrétaire général adjoint prend la parole pour présenter des idées de mesures dans le domaine des institutions et des services publics. Ainsi, les adhérents proposent de mutualiser les moyens humains et matériels de façon efficiente dans la fonction publique de Nouvelle-Calédonie, ou encore de travailler en collaboration avec les autres collectivités territoriales pour mutualiser les ressources.
Changer de modèle
Toutes ces idées ont donc été envoyées aux élus du Congrès. Mais l’idée la plus proposée par les quelque 3 000 personnes qui ont répondu au sondage, c’est « la mise sous tutelle de la Nouvelle-Calédonie par la France ». Des solutions qui « ne sont pas à prendre toutes d’un coup d’un seul, et hop ! On est sauvés », prévient Christophe Coulson, président de l’union territoriale CFE-CGT NC. « Nous les avons retranscrites, et nous les avons envoyées à tous les élus. Ils sont informés de nos travaux, on espère maintenant que l’on pourra travailler sur ces sujets, même si on a déjà travaillé sur certains d’entre eux. »
Des propositions qui ont été, dans certains cas, maintes fois débattues, discutées, et « qui n’ont abouti à rien. Maintenant, il faut prendre des décisions. On était au bord du précipice, les événements nous ont poussés dans le trou. C’est peut-être le moment de changer de modèle. »
Source : outremers360.com
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Communiqué de presse de la Fédération CFE-CGC Chimie
BRANCHE CHIMIE
Nouvel accord de structure des salaires minima
Le 4 juillet 2024, les organisations syndicales représentatives et la délégation patronale de la branche chimie se sont réunies pour négocier un nouvel accord de structure des salaires minima de branche qui concerne l'ensemble des avenants.
Rappelons les enjeux et le contexte : Le but de cette négociation était de remplacer l'accord précédent qui avait introduit des "compléments de salaires" artificiels pour ramener les 3 premiers coefficients de la grille au niveau du SMIC et ainsi être conforme avec le salaire minimum en France.
7 réunions ont été nécessaires pour aboutir sur ce sujet "sensible". Les organisations syndicales ont été force de propositions tout au long de ce processus et les règles de calculs ont été redéfinies pour permettre de trouver un compromis acceptable par les différentes parties.
La CFE-CGC a décidé de signer cet accord car il est globalement plus favorable que le précédent pour les salariés de la branche. Son application est prévue au 1er juillet 2024 pour les adhérents de France Chimie et il sera étendu à l'ensemble de la branche (entreprises non-adhérentes) le 1er août prochain.
Voici en synthèse les points forts et un point d'attention :
Les points forts :
- La nouvelle grille unique de rémunérations passe sur la base de 151,67 heures mensuelles soit 35h hebdomadaires et fait disparaître la base 38h00 voir 40h00 de nos conventions collectives.
- Le complément de salaire disparaît et la nouvelle grille présente des salaires minimums augmentés et croissants du premier au dernier coefficient.
- Le préambule de l'accord mentionne la volonté de ne pas tasser la grille des salaires minimums
- La nouvelle grille augmente les salaires minimums de l'avenant 1 de 8,4% à 11,6% et ceux des avenants 2 et 3 de 6,5% à 10,6%
- La nouvelle valeur du salaire de référence est de 1798€ Rétroactivité au 1er juillet de l’application de l’accord
- La revalorisation du point prime passe au 1er octobre à 8,65€ pour base 35h (contre précédemment 35/38ème de 8,75€) et 9,39€ pour celles qui étaient sur le calcul 38h (contre précédemment 8,75€)
Le point d'attention :
- Avec la Valeur de Référence et le Salaire de Référence négociés séparément, le nouvel accord pourrait entrainer à nouveau un tassement de la grille. Pour limiter ce risque, les négociateurs CFE-CGC ont obtenu un "filet de sécurité » : le pourcentage d'évolution de la valeur de Référence sera au moins égal à 45% du pourcentage d'évolution du Salaire de Référence. En période "normale", il est prévu que les valeurs évoluent dans les mêmes proportions.
Délégué CFE-CGC branche chimie
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Contexte politique incertain, situation économique, JO de Paris, négociations entre partenaires sociaux… Président confédéral, François Hommeril fait le point et appelle à un dialogue social renforcé.
Quelle lecture faites-vous de la situation politique nébuleuse consécutive aux élections législatives ?
Sans entrer dans le caractère atypique ou inextricable d’une situation politique donnée, le plus important est que demain, après-demain, si possible pas trop tard, nous ayons un interlocuteur et un pouvoir exécutif. Quel qu’il soit et quelles que soient les conditions dans lesquelles il s’est formé, la CFE-CGC lui accordera toute son attention en fonction des projets qu’il voudra bien engager. Nous les examinerons et serons prêts, toujours avec un haut niveau d’exigence, à proposer et à travailler pourvu qu’on nous sollicite. En tant qu’organisation syndicale représentative, la CFE-CGC continuera, dans le cadre des travaux parlementaires de la prochaine Assemblée nationale, à rencontrer les formations politiques, à faire valoir nos arguments, nos propositions d’amendements, etc.
Quelles seront les attentes de la CFE-CGC ?
Il faudra aussi compter avec nous pour défendre les populations de l’encadrement qui ont été particulièrement malmenées dernièrement, sans cesse convoquées à financer davantage la solidarité inter-catégorielle tout en étant de plus en plus privées des bénéfices de celle-ci. Force est de constater que le bilan social des précédents gouvernements a été négatif ces dernières années. Je pense en particulier aux réformes brutales des retraites et de l’assurance chômage. Il en a été de même s’agissant du paritarisme avec des décisions de plus en plus verticales pour contourner les partenaires sociaux malgré leur connaissance du terrain.
"La question de l’attractivité du monde du travail, en recul, appelle des réponses fortes"
Qu’en est-il du contexte économique ? La situation des finances publiques en France est « inquiétante », selon la Cour des comptes.
La Cour des comptes fait beaucoup de politique et, au-delà des projections et des coups de menton pour signifier que les Français devront encore en baver un peu plus, on aimerait l’entendre sur des sujets fondamentaux tels que l’audit des aides publiques accordées aux entreprises, sur l’efficacité réelle du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et des réductions de cotisations sur les bas salaires. La situation économique est assez préoccupante et cela ne date pas d’aujourd’hui. Le plus inquiétant, ce ne sont pas les grands indicateurs sur lesquels s’escriment les économistes de tout poil mais le détachement croissant des salariés dans les entreprises. Le manque de perspectives pour développer leur carrière. Les difficultés qu’il y a pour chacun à s’investir dans ses projets professionnels. Le manque de reconnaissance quant à la prise de responsabilités et la baisse de motivation que cela génère. L’économie et le social sont les deux faces d’une même pièce. Cette question de l’attractivité du monde du travail, en recul, appelle des réponses fortes.
Les Jeux Olympiques débutent le 26 juillet. Qu’en est-il de la charte sociale qui avait été signée par les organisations syndicales dont la CFE-CGC ?
C’est un événement planétaire et j’en souhaite évidemment la réussite, notamment pour toutes celles et ceux qui ont et vont contribuer, par leur travail, au bon déroulement global de ces JO. Signée en juin 2018 par les organisations syndicales et patronales, la charte sociale a notamment permis d’encadrer les chantiers de construction des sites olympiques, d’imposer et de faire respecter des standards sociaux en matière de droit du travail, de sécurité et de conditions de travail pour toute la chaîne de sous-traitance. Finalement, les résultats ont été à la hauteur en termes d’accidentologie. Dès lors qu’on est exigeants sur les normes, on obtient des résultats. Tout le monde devrait s’en inspirer, en premier lieu le pouvoir exécutif qui, au contraire, a eu tendance à multiplier les exceptions au Code du travail - par exemple la suppression de la journée de repos obligatoire -, considérant qu’en toute matière, la condition sociale doit être inféodée à la question économique.
La CFE-CGC a cosigné le 11 juillet un communiqué dans lequel les organisations syndicales appellent à un rôle renouvelé et renforcé du dialogue social. Pourquoi une telle démarche ?
Ce communiqué de presse existe, il est important et on ne peut pas exclure que chaque syndicat ait eu des motivations différentes à le signer. Comme tout texte commun, il reprend une formulation minimale dans laquelle chacun peut se reconnaître. Quelle est l’ambition de la CFE-CGC dans cette initiative ? Elle est de dire que le gouvernement, quelle que soit la façon dont il est constitué, sera un gouvernement faible au sens politique du terme. Il ne pourra a priori pas compter sur une majorité parlementaire solide et aura donc besoin de s’appuyer sur un consensus social réel, bien réel, s’il veut faire des réformes. Les organisations syndicales ont fait le chemin de travailler ensemble, de surmonter leurs différences. Elles ont été capables de présenter une vision plus ou moins unifiée de la société au travail qu’elles représentent. Elles viennent de passer des années difficiles durant lesquelles le pouvoir politique les a en permanence affrontées et déconsidérées. Aujourd’hui la CFE-CGC vient dire au prochain gouvernement qu’il ne pourra pas faire sans elle et qu’elle compte sur lui pour rééquilibrer le rapport de force avec le patronat dans les négociations.
"La réforme des retraites et celle de l’assurance-chômage doivent être abandonnées"
Y a-t-il une chance de voir remises en cause la réforme des retraites et celle de l’assurance-chômage ?
L’une et l’autre doivent être abandonnées. La réforme de l’assurance-chômage est au placard et il est assez peu probable - et en tout cas pas souhaitable - qu’elle en sorte. Comme nous l’avons dit et argumenté, cette réforme est basée sur une succession de contre-vérités dans l’analyse des chiffres et des faits sur le chômage. Elle aurait pour conséquence de voler l’argent des salariés dont les cotisations ne baissent pas et dont les prestations baisseraient si la réforme était appliquée.
Pareillement, la réforme des retraites a imposé à l’ensemble de la population un recul des droits injuste et inefficace pour la seule raison que l’État ne veut pas assumer ses responsabilités de financement de la retraite des fonctionnaires et qu’il veut les faire payer par tout le monde. Le seul moyen qu’il a trouvé est de passer par une sorte de système unique dans lequel toutes les réserves sont fongibles, dont celles de l’Agirc-Arrco. Alors même que la retraite des fonctionnaires n’est pas un système par répartition. Et donc qu’on mélange ce qui n’est pas miscible !
Le dossier retraites est corrélé étroitement par la CFE-CGC à celui de l’emploi des seniors, inclus dans la négociation Pacte de vie au travail, laquelle s’est terminée par un échec.
Si elle s’est terminée par un échec, c’est clairement parce que le gouvernement et le patronat l’ont torpillée. Parce qu’ils n’avaient aucun risque à ce qu’il n’y ait pas d’accord. Il n’empêche que le problème de l’emploi des seniors n’est pas réglé et qu’il va rester prégnant dans les mois et années qui viennent. Avec ses corollaires : la pénibilité, la formation, l’évolution professionnelle, la diminution du temps de travail. Des centaines de milliers de personnes en fin de carrière sont « stockées » dans des situations comme Pôle Emploi, le RSA ou soumises à d’autres statuts précaires en attendant de pouvoir liquider leurs droits, alors qu’elles pourraient contribuer à l’activité économique. Dès lors, ouvrons le dossier, pourquoi pas sous la forme d’un dialogue tripartite avec l’État. Ce n’est quand même pas la mer à boire d’avoir assez d’intelligence de terrain pour regarder ce qu’est la situation d’une personne au travail à partir de 55 ans et mettre en place des solutions.
Quelles sont les autres négociations en cours entre partenaires sociaux ?
Il est intéressant de voir que celle qui patinait sur les AT/MP a été activée par le patronat au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale. Cela nous a permis de trouver un accord très satisfaisant, validé à l’unanimité par le comité directeur de la CFE-CGC. Comme quoi parfois le contexte politique, en mettant un petit coup de pression à la partie patronale, peut aider à obtenir des résultats… Quant à la négociation sur la gouvernance des groupes de protection sociale (GPS), elle présente peu d’interférences de calendrier avec la situation politique. Elle concerne des dizaines de milliers de salariés avec des enjeux financiers considérables pour des millions de clients qui reçoivent des prestations de la part de ces organismes. Les GPS constituent le cœur vibrant du paritarisme dans le domaine de l’action sociale en France. Il est crucial que nous ayons les idées claires sur la gouvernance de ces entités. De ce que j’en sais, la négociation, conduite pour la CFE-CGC par Christelle Thieffinne, secrétaire nationale à la protection sociale, avance bien.
"Laisser aux partenaires sociaux la capacité d’exercer leurs prérogatives"
Avant la rentrée sociale, quel message souhaitez-vous faire passer aux adhérents et aux militants CFE-CGC ?
Nous devons être des interlocuteurs de choix du prochain pouvoir exécutif sur toute une liste de sujets relevant de la sphère économique et sociale. Il faut laisser aux partenaires sociaux la capacité d’exercer leurs prérogatives. La CFE-CGC et ses militants ne manquent pas de propositions pour défendre les collectifs de travail et nos collègues. Au bout du bout, il n’y a pas de réussite économique s’il n’y a pas, sur le terrain, dans les entreprises, des gens qui s’impliquent et qui assument des responsabilités.
Source : Confédération CFE-CGC